Plusieurs personnes se disent que la politique est un domaine intéressant et stimulant, mais n’y comprennent rien. Pourtant, il est possible de comprendre la « machine » gouvernementale et de consolider ses compétences pour communiquer avec les décideurs politiques.
Établir des relations avec des élus est une action très importante pour le développement du milieu communautaire et les organisations. Mais comment les aborder ? Comment la politique peut être une solution aux problèmes ? Qu’est-ce que ça prend pour changer les choses concrètement ?
Tout d’abord, il faut se rappeler que les politiciens, même s’ils ne peuvent pas plaire à tout le monde, s’engagent avec des intentions nobles et le désir de servir. Ils proviennent de milieux variés avec des valeurs et des idées différentes, mais ils partagent tous le même objectif : améliorer notre société.
Maintenant, par où commencer ? Voici trois pistes d’action.
Connaître et se faire connaître
- Développer des relations cordiales avec le député, le maire ou le conseiller municipal attitré à la vie communautaire.
- Les informer des projets, des bons coups, du développement de l’organisme.
- Les inviter aux événements et leur offrir de prendre la parole.
- Appeler au bureau de circonscription et parler de vive voix à un attaché politique. Ne pas se contenter d’un message dans leur boîte courriel.
- Demeurer conscients de leur agenda chargé.
À noter :
Même si les élus aideront dans des circonstances urgentes ou in extremis, il ne faut pas oublier que ceux-ci sont assaillis de demandes de toutes parts. Ils risquent donc d’être plus attentifs aux demandes de rencontre provenant de personnes et d’organismes qu’ils connaissent déjà. Lorsque le moment surviendra de demander leur aide et qu’un attaché politique leur présentera votre demande de rencontre, il sautera l’étape de se demander qui vous êtes et ce que vous faites. Votre demande attirera davantage son attention s’il s’exclame « Ah oui, je connais bien la D.G. de cet organisme » plutôt que « Qui est cet organisme ? ».
Il ne faut pas craindre de « politiser » l’organisme en y invitant les élus locaux et en établissant de bonnes relations. Politique ne signifie pas partisanerie ! Les politiciens représentent la population. Il est normal pour un député de rencontrer les organismes qui, par leur mission, solidifient le tissu social de leur circonscription. Les organismes sont leurs yeux et leurs oreilles : le conduit le plus efficace pour qu’ils sachent ce qui se passe réellement sur le terrain, dans la réalité quotidienne de la population. Même pour un ministre qui est au sommet de la hiérarchie (compétente, mais lourde) de l’administration publique, la réalité du terrain remontera plus vite à lui par la bouche d’un organisme communautaire.
Savoir précisément ce qu’on veut, et l’exprimer clairement
- Se fixer un objectif clair et précis.
- Avoir une seule demande, précise, concrète et réaliste.
- Éviter de les inonder d’obscurs acronymes.
- Avoir un document de soutien bien rédigé qui est spécifique à la rencontre et, idéalement, se limite à une page.
- Transmettre le document d’avance, mais apporter des copies imprimées lors de la rencontre.
- Remettre de la documentation plus détaillée à la suite de la rencontre si nécessaire.
En résumé, il faut démontrer quel problème doit être réglé avant tout. Il est naturel d’énumérer la liste de tous les problèmes, mais ce n’est toutefois pas efficace. Les interventions doivent être faites en ayant en tête la principale demande, que la personne rencontrée ait une idée claire de ce qu’elle peut faire pour aider.
Des attentes réalistes et aussi de l’espoir
Finalement, il faut avoir des attentes réalistes par rapport au résultat que les démarches obtiendront. Même si les élus sont de bonne foi et veulent aider, ils ne peuvent pas acquiescer à toutes les demandes. Pour obtenir gain de cause, il faudra persévérer, ne pas se décourager, garder espoir.
Il est bien évident que si la solution est simple, peu coûteuse et sans opposition, les chances sont bonnes de voir le dossier se régler rapidement. Aussi, une demande peut paraître énorme pour l’organisme, mais peut se régler plus facilement si on s’adresse à la bonne personne.
Il y a des gens pour vous épauler ! Vérifiez pour un accompagnement en communication ou en développement des affaires aux coordonnatrices de BE. Des bénévoles experts pourront établir un plan d’action avec vous.
Un atelier sur les relations gouvernementales a déjà été offert et sera certainement représenté en 2024 (réservé aux membres).
Ce texte a été rédigé par Marc Bouchard, bénévole expert en communication et consultant pour une firme de recherches et de sondages. Il a œuvré au sein de l’Assemblée nationale pendant 10 ans à titre d’attaché politique, conseiller politique et directeur de cabinet.
Références :
Dans leur emploi du temps, souvent fort chargé, les députés ont des journées dédiées au Parlement et d’autres à leur circonscription. Pour vérifier l’agenda des parlementaires (jours de sièges) : Chambre des communes et Assemblée nationale du Québec.
Sur la photo de représentation de BE : Nancy St-Pierre en compagnie de M. Pierre Paul-Hus, député fédéral de Charlesbourg (2017).